Pessamit rend hommage à ses femmes disparues ou assassinées

Par Johannie Gaudreault 3:47 PM - 5 mai 2024
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La communauté de Pessamit s’est rassemblée le 5 mai pour honorer ses femmes disparues ou assassinées.

À l’occasion de la Journée nationale de sensibilisation aux femmes et filles autochtones disparues et assassinées, la communauté innue de Pessamit a inauguré un nouveau monument en leur honneur.

À 13 h, le 5 mai, la population était invitée à l’intersection de la rue Ashini et de la route 138 pour cette inauguration et commémoration.

Le député de René-Lévesque, Yves Montigny, et la cheffe de Pessamit, Marielle Vachon, ont adressé quelques mots aux gens présents avant le dévoilement.

« Je vous regarde ici, les familles qui sont endeuillées, qui ne pourront jamais oublier leur fille qui a été assassinée ou disparue. Je crois que le plus difficile est le souvenir de la mère qui a le cœur déchiré et qui jamais ne pourra être réparé », a témoigné avec émotion Mme Vachon.

Après l’interprétation d’un chant touchant et un discours émotif par deux aînés de la communauté, l’heure était à la danse traditionnelle. Les jeunes ont également contribué à la cérémonie par la musique et le chant.

Le monument a été fabriqué par le Centre d’innovation des Premiers Peuples à Gatineau. À proximité de la statue, on retrouvait les photos de six filles disparues ou assassinées de Pessamit, soit Délima Jeanne Copeau, Nicole Rousselot, Sonia Copeau, Éliane Hervieux, Jacky Vollant et Marie-Angèle Tshernish.

L’organisation espère souligner cette journée annuellement dans l’avenir.

Photo Facebook

Journée de la robe rouge*

Le 5 mai marque la Journée nationale de sensibilisation aux femmes, aux filles et aux personnes 2LGBTQI+ autochtones disparues et assassinées, également appelée Journée de la robe rouge, dont le nom a été attribué par l’artiste métisse Jaime Black afin d’apporter « une réponse esthétique à un problème d’importance nationale ».

La crise actuelle des femmes, des filles et des personnes 2LGBTQI+ autochtones disparues et assassinées découle directement de la colonisation.

Au Canada, les femmes autochtones sont touchées de façon disproportionnée par la violence, et ce, à un taux effarant : plus de six femmes autochtones sur dix (63 %) ont subi une agression physique ou sexuelle au cours de leur vie, et cette violence se répercute sur toutes les sphères de leur existence.

Les conséquences sur la santé et le bien-être sont multiples : traitements inéquitables, iniquités dans l’accès aux soins de santé, sous représentation dans la recherche en santé, etc.

*Source : Instituts de recherche en santé du Canada

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